Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations
À l’assemblée générale annuelle de CASAE/ACÉÉA en 2012, les membres ont approuvé la création d’un prix pour l’ensemble des réalisations afin d’honorer les contributions exceptionnelles d’un individu, d’un programme ou d’une agence oeuvrant dans le champ de l’éducation des adultes au Canada. Les candidatures sont évaluées sur la base des succès universitaires, organisationnels et de développement de politiques. Pour être considérés pour l’évaluation, les dossiers doivent être complets incluant tout le matériel exigé à la mise en candidature.
2025 – Cindy Hanson
Reconnue pour son dévouement, Cindy Hanson, Ph. D., compte à son actif des décennies de contribution à l’ACÉÉA, que ce soit en tant que praticienne, collaboratrice, organisatrice et chercheuse dans le domaine de l’éducation des adultes, une combinaison exceptionnelle pour les universitaires orientés vers l’engagement communautaire et la justice sociale.
Elle a notamment piloté l’organisation de notre congrès annuel à l’Université de Regina en 2018. Elle a également été présidente de notre association de 2020 à 2022, pendant la difficile période de la pandémie de la COVID-19, et a néanmoins réussi à organiser un congrès en ligne très efficace. Elle a également participé activement aux congrès annuels de l’ACÉÉA pendant de nombreuses années, en tant que conférencière, évaluatrice de propositions de communications et d’articles d’étudiants ainsi que membre du comité du Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations.
Au-delà de la sphère de l’ACÉÉA, son engagement témoigne de l’importance qu’elle accorde, depuis quatre décennies, à l’éducation des adultes et au développement communautaire. Son travail et ses recherches multidisciplinaires portent à la fois sur le Canada et le contexte international. Elle s’est impliquée dans des mouvements de solidarité, la formation syndicale, la condition de la femme à l’échelle nationale ainsi que dans l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF), d’abord en tant que titulaire d’une chaire de recherche, puis comme présidente pendant deux mandats. Sur le thème du genre et de la citoyenneté, elle a contribué au Cinquième rapport mondial sur l’apprentissage et l’éducation des adultes de l’Institut pour l’apprentissage tout au long de la vie de l’UNESCO.
Et comme si cela ne suffisait pas, Cindy a également apporté des contributions significatives à l’échelle internationale. En 1995, elle a été membre du Conseil international d’éducation des adultes. Elle a également travaillé comme experte en matière de genre pour divers programmes des Nations Unies en République dominicaine et à New York, pour Status of Women en Afrique du Sud ainsi qu’en tant que consultante en Éthiopie, au Ghana, au Népal, au Panama, au Burkina Faso et au Vietnam. Dans les années 1990, elle a vécu et travaillé pendant six mois avec des femmes mapuches au Chili, grâce à une bourse financée par l’ACDI. Son travail international lui a valu un Global Citizen Award en 2016.
Cindy s’est distinguée en menant des recherches originales sur les expériences et les récits liés aux réparations pour les pensionnats autochtones, notamment en adoptant une analyse de genre. Elle a été une associée du Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR), qui a collaboré à l’une de ces études. Cindy est un exemple de chercheuse qui a pris au sérieux les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation, menant des recherches et s’investissant pour faire avancer la décolonisation. Elle a toujours présenté ses travaux de recherche à divers publics sous des formes accessibles. Sa recherche la plus récente a donné lieu à la production d’une pièce de théâtre primée, Owl Calling, interprétée par des acteurs autochtones professionnels à Winnipeg, ainsi qu’à des lectures publiques à guichets fermés à l’Université de Regina et à l’Université de Brandon. Elle a su transformer avec brio ses recherches en des textes, des politiques et des événements artistiques accessibles au grand public.
Son érudition lui a valu un nombre remarquable de subventions de recherche totalisant plus de deux millions de dollars, ce qui est rare dans le domaine de l’éducation des adultes au Canada. Elle a publié de nombreux ouvrages, chapitres de livres, articles dans des revues avec ou sans comité de lecture, ainsi que des textes d’abord présentés lors de congrès. Elle est également l’auteure d’un grand nombre de rapports techniques. Elle a été invitée à participer à des congrès et à des panels en tant qu’experte et conférencière de renom. Son parcours reflète sa passion pour les « connaissances véritablement utiles » et pour la recherche communautaire. C’est un honneur de compter Cindy parmi les membres de l’ACÉÉA, car elle incarne la quintessence de l’universitaire, à la fois militante, formatrice et chercheuse. Son engagement envers notre organisation et sa mobilisation en faveur de la justice sociale sont incommensurables.
2025 – Susie Brigham
Susan Brigham, Ph. D., est d’origine africaine et issue d’une famille d’immigrants. Elle est professeure titulaire à la Faculté d’éducation de l’Université Mount Saint Vincent (MSVU) depuis 2014. Elle a contribué de manière significative au domaine de l’éducation des adultes et de l’apprentissage tout au long de la vie grâce à son engagement profond dans la communauté aux niveaux local, national et international.
Elle a dispensé des cours et mené des recherches sur l’apprentissage tout au long de la vie dans le contexte de l’éducation des adultes, s’impliquant dans les politiques relatives à la formation à l’enseignement, à l’africanité, à la migration, à la diversité ainsi qu’aux méthodes de création dans les recherches basées sur les arts en Afrique, en Asie, en Europe, dans les Caraïbes et en Amérique du Nord. Elle a siégé à plusieurs conseils d’administration d’organisations communautaires, dont le Delmore « Buddy » Daye Learning Institute (DBDLI) de 2012 à 2021, institut dont elle a été un membre fondateur, afin de promouvoir l’excellence dans l’éducation et la recherche centrée sur l’Afrique. Elle en est actuellement la vice-présidente. Elle est également cofondatrice et coprésidente du NSGIRL.
Experte praticienne, Susan a milité pour la promotion des principes d’équité, de diversité et d’inclusion dans la philosophie et la pédagogie de l’éducation des adultes. À la MSVU, elle a développé un curriculum d’apprentissage continu axé sur l’Afrique, auquel elle a participé en tant que professeure, et a coordonné trois cohortes de formation axée sur l’Afrique au niveau des études supérieures. Dans le cadre de son travail au sein du DBDLI, elle s’est occupée de la cohorte axée sur l’Afrique du programme de maîtrise en éducation et counseling ainsi que de la cohorte axée sur l’Afrique du programme de baccalauréat en éducation à l’Université d’Acadia. Elle a également enseigné aux cohortes du programme de maîtrise en éducation en Jamaïque de 2004 à 2011.
L’apport de Susan aux travaux d’érudition dans le domaine de l’apprentissage tout au long de la vie et de l’éducation des adultes ainsi qu’à l’ACÉÉA est très précieux. Ses publications remarquables et ses excellents résultats dans la supervision d’étudiants et étudiantes aux cycles supérieurs témoignent de sa capacité à transformer son militantisme quotidien en des écrits universitaires. Elle a assuré la codirection de plusieurs ouvrages, dont Adult Education and Learning in Canada: Advancing a Critical Legacy (2020, Thompson), Building on Critical Traditions: Adult Education and Learning in Canada (2013, Thompson) et Africentricity in Action (2012, Fernwood). Son dernier ouvrage, Africentricity and Kindness: Living as Caring Human Beings, doit paraître chez Emerald. Elle a publié des chapitres de livres et des articles dans des revues avec comité de lecture, notamment dans l’International Journal of Lifelong Education, le Journal of Adult and Continuing Education, la Revue canadienne pour l’étude de l’éducation des adultes, Analyse de politiques, le Canadian Journal of Native Education et l’International Journal of Diversity in Organizations, Communities, and Nations.
Très respectée, elle participe régulièrement aux congrès de l’ACÉÉA, de l’AERC, de l’ESREA et du SCUTREA. Elle est, entre autres, corédactrice en chef du Canadian
Journal for the Study of Adult Education / de la Revue canadienne pour l’étude de l’éducation des adultes depuis 2011, membre du comité d’évaluation depuis 2009 et corédactrice en chef de New Horizons in Adult Education & Human Resource Development. Susan a également présidé l’ACÉÉA par le passé. Elle a aussi siégé à de nombreux comités de l’ACÉÉA, dont plusieurs comités nationaux et régionaux de planification des congrès de l’ACÉÉA, des comités d’évaluation des propositions de communications pour les congrès, le comité du Prix Alan-Thomas pour la meilleure communication d’un étudiant diplômé ou d’une étudiante diplômée et le comité du Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations. Elle a dirigé la publication des actes du congrès de l’ACÉÉA à deux reprises.
Ancienne présidente de l’association des professeures et professeurs de la MSVU, elle continue de siéger à son comité de direction (depuis 2022); elle a aussi été directrice de l’Alexa McDonough Institute for Women, Gender and Social Justice. Elle fait partie du comité de direction de l’Association of Nova Scotia University Teachers et est la représentante régionale du Syndicat national de l’Association canadienne des professeures et professeurs d’université. Susan apporte une vision forte de l’éducation des adultes à la prise de décision et à l’action, « en examinant dans quel but les adultes apprennent afin de développer une analyse plus approfondie du potentiel contre-hégémonique de la pédagogie féministe critique, antiraciste et axée sur l’Afrique dans la lutte contre les injustices sociales ».
2024 – Carole Roy
2023 – Michael Welton
Michael a été un auteur extrêmement prolifique et un chercheur accompli d’envergure internationale. Il est facile d’oublier que l’ACÉÉA et la RCÉÉA sont relativement nouveaux et que l’obtention du diplôme de Michael correspond aux débuts de ces initiatives. Il a d’ailleurs fait partie intégrante de la première génération de chercheurs canadiens qui ont façonné le domaine actuel d’études et de pratique en éducation des adultes. Sa feuille de route impressionnante démontre la profondeur de son engagement en tant qu’universitaire de haut calibre, lequel s’est poursuivi jusqu’à son départ à la retraite officiel comme professeur titulaire à l’Université Dalhousie et à l’Université Mount St. Vincent.
À titre de collaborateur à la jeune ACÉÉA au cours de ses premières années, Michael a présenté ses recherches historiques lors de congrès annuels de l’ACÉÉA et de l’AREC, a piloté la mise sur pied d’un colloque de l’ACÉÉA sur l’histoire et a été le rédacteur du bulletin de l’ACÉÉA sur l’histoire. Il a en outre été le président de l’association (1995-1997) et le responsable des recensions de livres de la RCÉÉA (1986-1996). L’ACÉÉA et la RCÉÉA ont été les moteurs du développement du domaine canadien et ceux et celles qui étaient là lors de ces premières étapes savent que Michael a été un constant collaborateur apprécié pour sa créativité.
Les travaux d’érudition de Michael Welton sont reconnus pour leur méticulosité, leur envergure et leur originalité. L’American Association for Adult and Continuing Education lui a décerné en 2002 l’Imogene Okes Award pour ses recherches exceptionnellement novatrices. En tant que professeur en éducation des adultes à l’Université Mount St. Vincent, il a piloté la mise au point d’un partenariat international en éducation avec la Jamaïque favorisant ainsi l’accès à des étudiants locaux et la recherche entre les deux pays. En tant que chercheur, il a publié 12 livres sur divers sujets comme l’Antigonish Movement, les théories habermassiennes ainsi que les femmes et l’apprentissage. Ses recherches à la fois originales, historiques et théoriques ne sont pas près de perdre de leur pertinence. Il a réussi à dresser le portrait de l’histoire de l’éducation des adultes et contribué au développement d’une théorie critique sur l’apprentissage des adultes – la conceptualisation de mouvements historiques et l’organisation des sociétés en tant que systèmes d’apprentissage complexes.
L’une de ses principales préoccupations a toujours été de démontrer comment cette conceptualisation devrait se faire pour façonner un milieu d’apprentissage social critique qui soit démocratique, juste et attentif à l’éthique. Dernièrement, Michael a publié dans les médias pas moins de 130 articles sur des sujets comme la démocratie, la religion, la politique et la liberté dans CounterPunch. Cela s’inscrit tout à fait dans le droit fil de l’éducation des adultes et nous ramène aux débuts de l’ACÉÉA lorsque nous nous occupions de toutes les questions urgentes de l’heure. Si ces livres d’avant-garde Designing the Just Learning Society: A Critical Inquiry et In Defence of the Lifeworld: Critical Perspectives on Adult Learning ont grandement contribué à façonner des perspectives critiques dans le domaine de l’éducation des adultes à l’échelle internationale, des universitaires comme Michael qui ont profondément contribué à notre domaine de multiples façons doivent être salués ici au pays.
2022 – Darlene Clover
Darlene est active au sein de l’ACÉÉA depuis trois décennies. Elle en a assumé la présidence pendant deux ans (2002-2004), a convoqué le congrès annuel de l’ACÉÉA (2005-2006) et a servi d’arbitre pour un certain nombre de propositions de communication soumises à deux congrès de l’ACÉÉA (2007 et 2016). Elle fait actuellement partie du comité de rédaction de la Revue canadienne pour l’étude de l’éducation des adultes et elle a été membre pendant quatre ans (2008-2012) et rédactrice invitée (2006) de Convergence, une revue internationale sur l’éducation des adultes. Outre ses activités au sein de l’ACÉÉA, elle a joué un rôle actif dans non moins de 42 revues avec comités de lecture et dans des diverses organisations nationales et internationales.
Actuellement professeure titulaire à l’Université de Victoria, elle a dispensé plus de 50 cours, supervisé pas moins de 50 étudiants aux cycles supérieurs, été membre de comités pour 25 thèses de doctorat; depuis 2012, et été examinatrice externe en lien avec au moins 37 étudiants au doctorat et à la maîtrise. Elle a de plus mentoré au moins 28 étudiants aux cycles supérieurs occupant des fonctions d’assistant de recherche. En reconnaissance du dévouement dont elle fait preuve dans son enseignement, elle s’est vu décerner par l’Université de Victoria le Prix d’excellence en enseignement.
Sa quête du savoir est exemplaire et a été saluée par le David Jones Award for Creativity. Elle continue à avoir un impact profond sur des sous-domaines clés de la recherche en éducation des adultes à l’intersection du féminisme et des approches axées sur les arts, incluant ce qui suit : méthodologies féministes et critiques en lien avec l’éducation des adultes; leadership et activisme chez les femmes; théories culturelles féministes et méthodologies visuelles; éducation des adultes et recherche axées sur les arts; leadership communautaire et culturel; praxis dans le domaine des musées et des galeries; éducation des adultes en matière d’environnement et leadership écologique. Elle a connu un succès remarquable dans le financement de ses recherches; elle a ainsi reçu 11 subventions de recherche internes de l’Université de Victoria, 13 subventions nationales du CRSH (subvention ordinaire, de développement Savoir, de développement de partenariat, subvention Connexion, Fonds d’Initiatives internationales), 8 bourses travail-études ainsi que 6 subventions d’autres bailleurs de fonds nationaux ou internationaux.
Ses recherches ont donné lieu à de nombreuses publications et copublications, dont 56 articles dans des revues avec comité de lecture, 18 livres dont elle est la coauteure ou dont elle a assumé la codirection, 54 chapitres et 50 communications parues dans des actes de congrès. Elle a aussi été la rédactrice ou corédactrice invitée de 13 numéros spéciaux de revues avec comité de lecture, l’auteure de 14 recensions de livres, de 27 articles dans des publications professionnelles, de 17 rapports de recherche et de 25 communications dans des congrès universitaires (depuis 2010 seulement) ainsi que, à 71 reprises, la conférencière invitée à prononcer le discours thème dans des événements nationaux et internationaux. Étant donné la notoriété de ses recherches, il n’est pas surprenant qu’elle se soit vu demander de se prononcer sur 16 demandes de subventions et 31 articles exigeant une évaluation par les pairs (depuis 2015 seulement). On lui connaît des succès remarquables dans les domaines de la mobilisation des connaissances et de l’éducation du public, comme l’atteste sa participation dans 11 productions artistiques collectives et/ou expositions en lien avec les conclusions de ses recherches. En reconnaissance de l’excellence de ses travaux, elle a occupé des postes de chercheuse invitée ou de membre titulaire honoraire dans 14 universités en Angleterre, en Espagne, en Turquie, en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Darlene a une vision large et inclusive de l’éducation des adultes. Elle a joué un rôle actif à titre d’animatrice ou d’évaluatrice dans plus de 39 instituts universitaires et dans divers ateliers de formation, en plus de présider à l’évaluation de diverses organisations au Canada et aux États-Unis ainsi qu’en Angleterre, en Irlande, en Australie, en Inde, en Thaïlande, en Chine et au Chili. Elle a aussi fait partie de divers comités universitaires, dont l’un était responsable de la coordination des programmes d’études pendant 10 ans; en tout, elle s’est investie dans 35 comités universitaires.
En conclusion, Darlene a maintenu une forte présence au sein de l’ACÉÉA et s’est engagée dans un éventail étonnamment vaste d’activités universitaires – enseignement, mentorat, recherche et écrits, comité de rédaction de revues et évaluation d’organisations. Son engagement communautaire a été à l’origine de projets créatifs brillants. Son impact profond sur l’éducation des adultes est manifeste tant au Canada qu’à l’échelle internationale. Elle est reconnue pour son investissement personnel et son dévouement en vue d’améliorer les possibilités d’apprentissage des adultes et de soutenir le travail des formateurs d’adultes, que ce soit dans les établissements d’enseignement, les associations professionnelles ou les organisations de la société civile. Elle est enthousiaste, animée d’un esprit collégial, fiable, créative et remarquablement productive.
2021 – ICÉA
L’histoire de l’ICÉA (Institut canadien d’éducation des adultes entre 1956 et 2004) est caractérisée par différents points d’ancrage à travers les décennies. Entre 1946 et 1960 c’est une période de consolidation et de partenariat avec collèges et universités, les gouvernements, Radio et TV Canada, ainsi que les associations et groupes communautaires. En 1957, l’ICÉA devient membre fondateur de la Commission canadienne pour l’UNESCO (CCUNESCO). Entre 1960-69, l’ICÉA participe à la création des institutions publiques pour l’éducation des adultes. Ses interventions auprès de la Commission Parent (The Royal Commission on Education) visent à l’établissement d’un secteur pour l’éducation des adultes au ministère de l’Éducation aboutissant à la création de la Direction générale de l’éducation permanente. En collaboration avec CAAE une conférence est organisée pour déterminer un agenda pour la promotion de l’éducation des adultes et en 1964-65 l’ICÉA organise la première conférence de l’UNESCO au Québec.
Les années 70 sont une période de démocratisation et de changement social ayant trois priorités : le développement social des groupes marginalisés, la promotion de l’éducation populaire autonome ainsi que la démocratisation des institutions publiques. C’est aussi grâce aux efforts de l’ICÉA que la Commission d’étude sur la formation des adultes (CEFA) est lancée. Dans les années 80, l’ICÉA consolide son rôle et influence la mise en place de la reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) et crée des outils « Question de compétences » en collaboration avec ses groupes partenaires tel que « Relais-Femmes » et le Centre d’orientation et de formation pour femmes en recherche d’emploi (COFFRE). Un appui est aussi porté à la création du Regroupement des groupes populaires en alphabétisation du Québec (RGPAQ), actif à ce jour.
Dans les années 90, l’ICÉA est une force majeure pour l’inclusion des populations marginalisées et exclues dans la politique du gouvernement pour le développement du marché du travail en 1992, en organisant une Coalition des organisations communautaires et en les appuyant par ses recherches ciblées, ses rapports et ses représentations auprès des commissions parlementaires. C’est aussi le moment de la création des outils « Nos compétences fortes » pour la reconnaissance des personnes sans diplômes. Le travail de recherche et développement de ces outils continue toujours.
L’ICÉA milite pour l’adoption en 2002 de la Politique gouvernementale d’éducation des adultes et de formation continue (PGEAFC). En adoptant un plan d’action dès 2002 avec la création de la Semaine québécoise des adultes en formation allant jusqu’en 2014, l’ICÉA atteint directement plus d’un million d’adultes dans 17 régions différentes du Québec tout en étant très actif à l’international au sein de IAALA (International Academy for Adult Learning Advocacy). Depuis 2015, les initiatives de recherches ciblées pour le développement des indicateurs de suivi autour les enjeux importants défendus par l’ICÉA consolident son travail en multipliant ses interventions basées sur des consultations et la recherche, pour appuyer le droit des adultes à l’apprentissage en particulier en cette période de pandémie. Ainsi, depuis 75 ans l’ICÉA a eu un impact évident sur des politiques publiques du Québec et l’excellence de ce travail est reconnue et appréciée à travers le mode.
J’aimerais ajouter quelques commentaires personnels sur le rôle remarquable que l’ICEA a joué dans la construction du mouvement mondial de l’éducation des adultes. L’ICEA était présente à la première Assemblée mondiale de l’éducation des adultes en Tanzanie en 1976. En 1985, l’ICEA a envoyé à la CONFINTEA une équipe complète qui a travaillé dans le sous-sol du siège de l’UNESCO à la création du document sur le droit d’apprendre, qui nous guide toujours dans notre travail mondial. Et bien sûr, notre ami intime Paul Belanger est devenu le directeur de l’Institut de l’apprentissage tout au long de la vie de Hambourg et l’architecte de la Conférence de Hambourg en 1997. Il est ensuite devenu président du Conseil international d’éducation des adultes et a dirigé la conférence de Belém en 2009, qui a donné naissance au Cadre d’action de Belém. Et l’esprit d’internationalisme persiste encore avec le merveilleux leadership du directeur général de l’ICEA, Daniel Baril, en tant que président du conseil d’administration de l’Institut de Hambourg pour l’apprentissage tout au long de la vie, l’organisme responsable de la prochaine CONFINTEA qui se tiendra au Maroc en 2022.
Je ne connais aucune autre organisation d’éducation des adultes dans le monde qui ait soutenu aussi efficacement sa communauté nationale d’apprentissage des adultes tout en jouant un rôle central dans notre mouvement mondial.
Vive l’ICEA
Budd Hall, le 6 juin 2021
2021 – Rachel Bélisle
Depuis la réalisation d’outils andragogiques à partir des années 1980, jusqu’à ses récentes collaborations à l’échelle internationale, ses travaux ont eu un impact évident sur des politiques publiques au Québec, dans les milieux de pratiques et de la recherche. La professeure Bélisle a acquis une renommée internationale dans le domaine de la reconnaissance des acquis et des compétences. Aussi, par ses recherches, la professeure Bélisle, a notamment influencé les travaux du ministère de l’Éducation au Québec sur l’orientation ainsi que le maintien et le rehaussement des compétences en littératie des adultes sans diplôme.
Ces travaux ont comme fil conducteur des préoccupations de la professeure Bélisle pour la solidarité sociale, pour les adultes en situation de précarité et pour la création de contextes éducatifs favorables à leur apprentissage tout au long et au large de la vie. La professeure Bélisle a aussi apporté sa remarquable et généreuse contribution à la formation à la recherche sur ces objets en accompagnant les travaux de plus de 70 personnes étudiantes à la maîtrise ou au doctorat.
2021 – Leona English
La Pre English est titulaire de nombreux diplômes. Elle a obtenu son premier doctorat en 1994 en religion et éducation au Teachers College de la Columbia University (NYC) et son deuxième, en 2007, celui-là en éducation des adultes, à l’University of Technology, à Sydney, en Australie. Elle a terminé sa maîtrise en 1989 au St. Michael’s College à l’University of Toronto. Elle est aussi titulaire de deux diplômes de premier cycle : un B.A. et un B. Ed. de la Memorial University of Newfoundland, l’un en sciences religieuses et l’autre en enseignement secondaire.
Leona English est une chercheuse engagée et une membre active de la communauté universitaire, qui assume avec empressement et enthousiasme de nombreux rôles administratifs et de direction. Elle a été cheffe du département d’éducation des adultes à SFX pendant dix ans. L’ACÉÉA a énormément bénéficié de ses nombreuses années de service, comme en témoignent les mandats suivants qu’elle a su mener à bien : présidente de l’association, membre du comité pour le Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations, membre du conseil d’administration, coordonnatrice pour l’Atlantique, membre de la Canadian Commission of Professors of Adult Education, coprésidente de plusieurs congrès tenus dans la région de l’Atlantique, présidente du comité pour le prix de recherche remis à un étudiant ou une étudiante, corédactrice d’actes de congrès, membre du comité du programme et présidente du comité de sélection des propositions soumises par des étudiants et étudiantes. Au sein de l’American Association for Adult and Continuing Education (AAACE), elle a assumé la coprésidence du GIS interculturel, en plus d’avoir été membre de la Commission of Professors of Adult Education pendant de nombreuses années.
Durant la période 2015-2016, Leona a travaillé pour l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (Hambourg, Allemagne) comme directrice des publications et comme membre de l’équipe responsable de GRALE 3 (Rapport mondial sur l’apprentissage et l’éducation des adultes). Elle a prononcé des discours d’ouverture remarquables, notamment à l’occasion du Cork Lifelong Festival (Cork, Irlande, 2016) et du Global Think Tank de l’Institut de l’UNESCO pour l’apprentissage tout au long de la vie (2017).
2020 – Bill Fallis
Bill a pratiqué toutes les formes imaginables d’éducation des adultes aux niveaux municipal, national et international et ce, dans toute une gamme de secteurs allant des Programmes d’éducation de base pour adultes au développement communautaire, à l’enseignement collégial et universitaire, à l’élaboration de programmes, en tant que chercheur et évaluateur, jusqu’à la coordination de projets internationaux.
Bill a été chargé de projets auprès du ministère de la Formation et des Collèges et Universités de l’Ontario au milieu des années 2000, poste qu’il occupe de nouveau depuis 2017. À ce titre, il a dirigé les projets d’examen et de développement des normes pour plus de 20 programmes de collèges communautaires. Sur la scène internationale, Bill a travaillé pour le Secrétariat du Commonwealth à Samoa, en Jamaïque et à Sainte-Lucie à titre de consultant pour les programmes d’éducation de base pour adultes et, plus tôt au cours de sa carrière, en Indonésie en tant que bénévole pour Jeunesse Canada Monde. Le bénévolat est dans son ADN.
Bill a occupé divers postes de direction au sein de l’ACÉÉA depuis sa participation au congrès d’inauguration de l’association à Montréal il y a près de quarante ans. Il a été trésorier national, président, membre du comité des Prix d’excellence pour l’ensemble des réalisations, coordonnateur local de congrès, représentant de l’Ontario, membre du conseil d’administration et coordonnateur du comité des services aux membres. À partir de 2000, il a été un membre clé du Peace Group de l’ACÉÉA, qui a organisé des événements à l’OISE et présenté des exposés à divers congrès de l’ACÉÉA. Il fait toujours des présentations avec d’autres personnes, ce qui montre la valeur qu’il accorde à la collégialité dans le monde universitaire. Plus important encore, il a joué un rôle de négociateur informel pendant des périodes de transition stratégiques pour l’ACÉÉA : en lien avec le financement de la revue, le rétablissement du statut d’organisme de bienfaisance auprès de Revenu Canada, l’embauche d’un organisateur professionnel et le rétablissement de notre secrétariat au sein de la Société canadienne pour l’étude de l’éducation. Bill poursuit sa précieuse collaboration à titre de membre du conseil d’administration, notamment en veillant à ce que les voix des étudiants et des praticiens continuent d’être entendues. Les archives de l’ACÉÉA sont enrichies par les magnifiques photographies qu’il a prises lors de la plupart des congrès annuels et qu’il a généreusement partagées avec les membres.
Porte-étendard de l’éducation des adultes et de l’ACÉÉA, Bill Fallis a aussi souvent joué un rôle de leader dans l’ombre qu’au front, ce qui est la marque d’un véritable formateur d’adultes.
2020 – Shahrzad Mojab
Depuis 1996, elle occupe un poste de professeure et des rôles de direction dans le programme Éducation des adultes et développement communautaire de l’OISE/University of Toronto où elle a supervisé 16 thèses de doctorat dûment complétées et des dizaines de mémoires de maîtrise. Elle a été membre du bureau de direction de l’ACÉÉA, dont elle a été présidente pendant trois ans, et a fait partie des comités de rédaction de revues suivantes : Adult Education Quarterly, Studies in the Education of Adults, Revue canadienne pour l’étude de l’éducation des adultes, Revue internationale de l’éducation : Annales de l’apprentissage tout au long de la vie et Convergence.
Dans ses publications, qui sont fondées sur ses recherches au Moyen-Orient, en Europe et au Canada, la Pre Mojab préconise une meilleure compréhension de l’éducation tout au long de la vie comme un outil clé pour la mobilité sociale, la participation politique, la prospérité économique et la paix en accordant une attention toute particulière aux femmes, aux immigrants et aux réfugiés. La Pre Mojab plaide pour le développement d’approches nouvelles et critiques en éducation, notamment dans ses huit ouvrages et la cinquantaine de ses articles parus dans des revues de prestige avec comité de lecture. Ses contributions comprennent en outre des façons créatives de diffuser le savoir, comme les documentaires, les arts visuels, la danse et le théâtre, autant de moyens ayant recours à des modèles d’enseignement et d’apprentissage participatifs/coopératifs.
2019 – Jim Sharpe
2017 – Shauna Butterwick
Son approche en matière de recherche, auprès des étudiants, des membre du corps professoral, des travailleurs communautaires et des ONG, a donné naissance à des communautés de découverte inclusives un peu partout au Canada et ailleurs, comme en Inde, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Plus d’une centaine de ses publications portent sur l’apprentissage et les mouvements sociaux et informels ainsi que sur les recommandations en matière de politiques pour les groupes marginalisés du point de vue économique, social et politique, notamment les femmes.
Tout au long de sa carrière, elle a co-créé du savoir de concert avec des organisations communautaires et a été un pilier dans le travail de l’ACÉÉA. Ce prix salue sa contribution généreuse et fidèle à la tradition de réflexion et d’action propre à notre domaine en faveur d’une société plus juste.
2017 – Maurice Taylor
En plus d’offrir de la formation et du perfectionnement professionnel à des praticiens en milieu de travail, il a fait appel à eux pour mener des recherches axées sur l’élaboration et la mise en place de solutions sur le terrain. Il a contribué activement à l’ACÉÉA et à d’autres organisations et partenariats, dont la National Indigenous Literacy Association of Canada, Ningwakwee et des programmes liés à des logements sociaux et à des groupes de travailleurs accidentés. Il a aidé à mettre sur pied le Secrétariat national à l’alphabétisation et mentoré des chercheurs et des praticiens en littératie à l’échelle locale, nationale et internationale.
Ce prix souligne l’excellent travail de Maurice au service des personnes exclues des systèmes d’éducation formels et, de ce fait, son apport à la démocratisation de l’éducation des adultes au Canada.
2016 – Arpi Hamalian
2015 – D’Arcy Martin
D’Arcy Martin est reconnu pour sa pratique, son leadership et sa recherche sur l’éducation syndicale au Canada. Il a su amener au sein d’une variété d’organisations non-gouvernementales des pratiques d’éducation populaire et de justice sociale. Il a aussi joué un rôle majeur dans le développement de politiques et a occupé des postes de leadership en éducation syndicale au sein du mouvement syndical canadien dans des organisations telles que United Steelworkers; Communication, Energy and Paperworkers; Service Employees International Union et l’Alliance de la fonction publique du Canada. Il a beaucoup écrit sur l’éducation syndicale, dont entre autre le livre Thinking Union, considéré jusqu’à maintenant comme l’ouvrage qui nous a le plus éclairés en ce qui concerne l’éducation syndicale au Canada.
2015 – Budd Hall
2014 – Allan Quigley
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